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Entendu lors des tables rondes du tour de France AGI-SON #2

Entendu lors des tables rondes du tour de France AGI-SON #2

9 septembre 2021

[ PAROLES D'ELUS ET DE PROS ]

Dans le cadre du tour de France AGI-SON #2, une cinquantaine de personnalités du monde politique et de la culture sont invitées à s’exprimer sur les enjeux du décret « Son ».

Un panel d’intervenant.e.s différent est convié à chaque étape régionale de juin à octobre 2021.
Ce tour de France fera l'objet d'un livre blanc à l'issue des 12 étapes.



Chemillé en Anjou le 26/10 - Etape Pays de la Loire

 

Chloé LE BAIL
Directrice éxecutive de la Fédération nationale Culture Bar-Bars

" Ce decret dérange profondément les cafés concerts et les clubs. On pas envie de devenir des bunkers. Nous sommes par essence des lieux conviviaux et festifs. Les normes s’empilent et sont un frein à la reprise."

 

Julien MARTINEAU
Directeur de la Smac de territoire Superforma, Le Mans 


" Le décret rend impossible la présentation de certaines oeuvres artistiques. Ca représente 30% de notre programmation! "

"On a pas attendu ce decret pour developper une offre prévention des risques auditifs."

 

Florence MÉTIVIER
Elue culture de Saumur


"A la fin du confinement les collectivités territoriales
 ont été encouragées à relancer une vie culturelle pour renouer avec la convivialité.On ne peut pas à la fois nous demander d’investir le plein air et ns mettre des bâtons dans les roues."

 


Hugues BRIANCEAU
Adjoint culture de la ville de Rezé


" La ville est entre le marteau et l’enclume. Actuellement on soutient une association qui développe un festival de HipHop en plein air que l’on veut voir grandir. Le décret est un coup d’arrêt pour ce type d’initiative."

 

Lisa BÉLANGEON
Coordinatrice générale du festival Au Foin de la Rue, Saint-Denis de Gastines 


" Le festival est dans un champ a coté d un village, les 1eres maisons à quelques mètres car des lotissements se sont construits. Cette accessibilité en zone rurale est au coeur du projet. l’EINS conclurait à la non conformité. "

 

Nicole DUBRÉ-CHIRAT - Députée du Maine-et-Loire - 6e circonscription Excusée

Gildas SALAÜN - Adjoint délégué aux commerces et à la ville la nuit, Ville de Nantes Excusé

 

 

Paris le 14/10 - Etape Ile-de-France

Laurent DECÈS
Directeur de Petit Bain, Président du SMA

 

" Petit Bain défend une programmation éclectique et a fait le choix d’une scène proche du public ce qui nous amène à devoir gérer l’émergence du son de scène. Sur certaines esthétiques comme le punk rock, on va forcément dépasser le 102 dBA sur les premiers rangs. "

 

" En terme de programmation, ce décret pose un problème d’attractivité des groupes à l’échelle européenne. Des pays sont plus souples ou permissifs, les productions iront vers ces lieux là. "

 

" Ce décret est contre-productif, il va encourager l’organisation de soirées sauvages. Arrêtons l’obligation de résultats, allons vers une obligation de moyens. Faisons confiance aux professionnels. "

 

" Au SMA, on a relevé qu’il y a actuellement des projets d’arrêtés municipaux où le maire prend l’initiative de demander que toutes les manifestations extérieures soient soumises à un dossier de validation. L’autorisation est calquée sur le décret son, il y a même parfois des conditions posées qui sont plus restrictives que le décret. Par exemple, des balances a 65db ce qui est impossible. Ce qui se cache derrière, c’est le droit de vie ou de mort sur les événements. "

  

Lily FISHER
Directrice du Zénith de Paris

 

" Le zénith est une coquille vide. On n’intervient pas sur le choix du matériel de sonorisation qui est installé par la production le jour J. On a néanmoins installé des afficheurs et gyrophares à la console et dans les loges pour alerter sur les dépassements des niveaux sonores. Cette installation a ses limites. On a eu l’expérience d’un concert où le gyrophare a sonné à cause des cris du public. "

 

Aurélien ROZO
Directeur du  Kilowatt et du Festival Sur Les Pointes – Vitry sur Seine

" Je gére une friche culturelle à Vitry sur Seine, Le Kilowatt, qui peut accueillir jusqu’à 5000 personnes. Bien qu’en zone industrielle, nous ne sommes pas épargnés par les plaintes de riverain. Alors quels espaces reste-t-il pour faire la fête ? "

 

Frédéric HOCQUARD
Adjoint en charge du tourisme et de la vie nocturne à la Ville de Paris, Président de la FNCC (Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture)

 

" On cherche continuellement le point d’équilibre entre riverains et animation nocturne de la ville. C’est long à construire et ce décret ne nous y aide pas ! Il faut le modifier. "

 

Ce décret est contradictoire avec ce qui nous a été expliqué sur le plan sanitaire à savoir qu’il y a moins de risque à faire les évènements en extérieur. "

 

" A Paris, nous avons installé des méduses pour mesurer les niveaux sonores et que les habitants peuvent consulter en temps réel. On se rend compte que  quand on objective les bruits, on résout 95% des problématiques. Il faut de la médiation. "

 

" Tout l’été 2020 le bois de Vincennes était rempli de free party, c’est pour cette raison qu’à l’été 2021 on a organisé de nombreux événements pour qu’il y ait des lieux organisé par des professionnels avec du bon son, un cadre. c’est une histoire de salubrité publique. "

Rouen le 12/10 - Étape Normandie

Paul LANGEOIS
Co-directeur du festival Beauregard - Hérouville St-Clair


" Ce décret est tellement injuste. On ne veut pas dépenser 40 à 50ke dans une EINS qui prouvera qu’on ne peut pas faire le Festival Beauregard. Tant que le texte risque de bouger, on attend. "

 

" La reprise va exaspérer certains et ce décret est un bel outil pour les anti-culture. Une minorité peut emmener au tribunal un festival plébiscité par une centaine de milliers de personnes. "

 

Pierre CHEVALIER
Directeur du Le 3 Pièces Muzik'Club – Rouen

" Ma première crainte est financière. On a pas les moyens de ce qui est demandé dans ce décret. "

 

" Les bars à concerts sont de moins en moins nombreux en France et pourtant les groupes ont besoin de ces petits lieux pour faire de la scène et jouer ensuite sur la scène du 106 et un jour peut-être au Festival Beauregard. "

 

Laurence RENOU
Vice-Présidente Culture à la Métropole Rouen Normandie

 

Il faut réouvrir les discussions sur ce décret. Il n’y a autour de la table que des professionnels conscients des enjeux de santé, et d’environnement qui demandent que les conditions de l’offre culturelle soient maintenues. "

 

" Cet été il y a eu un lâcher prise et un appétit féroce de retrouver de la vie mais aujourd’hui on a l’impression qu’il y a contre coup et une fatigue mentale généralisée qui fait qu’on relève pas mal d’intolérance au bruit dans nos villes. "

" Pour la simple venue d’une fanfare avec 4 instrumentistes en plein air à 15h nous avons reçu beaucoup de courriers de riverains. "

" Le sens d’une agglomération c’est d’être le cœur d’activité d’être irrigué par une politique culturelle. "

 

Jean-Christophe APLINCOURT
Directeur du 106 - Rouen


" Ce décret introduit le pouvoir de nuisance d’une minorité... Les personnes qui ont pris cet arbitrage n’ont peut-être pas envisagé ces conséquences. "
 

" On a besoin d’un réseau de petits lieux comme le 3 Pièces Muzik'Club. C’est le terreau d’un réseau pluriel. "

 

" Si on a la même logique que les hypermarchés ou les multiplexes de cinéma qui sont installés en marge de la ville, on engage le gens à utiliser leur voiture. La coexistence des activités au cœur d’un territoire c’est aussi limiter les impacts carbones.

 

 

Nancy le 8/10 - Étape Grand Est

Bruno STUDER
Député du Bas Rhin et Président de la commission des Affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée Nationale


" Bienvenue dans l’enfer interministériel. Le décret « Son » est un texte à cheval sur trois ministères culture/santé/environnement donc c’est éminemment complexe. Il faut arriver à sortir de cette situation. "

" Le tour de France a un immense intérêt de réunir des élus locaux et des professionnels, il faudrait aussi que ceux qui sont en charge de la santé et environnement en région, les DREAL, les ARS fassent remonter les difficultés. "

" Je partage avec vous l’absurdité dans laquelle on se trouve aujourd’hui, le décret est en partie inapplicable, on ne peut pas s’en satisfaire. J’ai à cœur de défendre cela et de sécuriser juridiquement les choses. "

Je peux prendre l’engagement de faire une mission parlementaire flash si rien ne change d’ici la fin du mois d’octobre. "

 

Martine LIZOLA
Présidente de la Commission Culture Région Grand Est

" Le sujet de la réglementation sonore est lié au sujet de la relance, le secteur culturel a extrêmement souffert de la crise pandémique, ce décret s’ajoute aux contraintes de fermeture des salles et de pass sanitaires. Il serait dommageable que la relance du secteur culturel se trouve entravée par le décret « Son »."

Les conséquences sont très lourdes au niveau des territoires,l’activité culturelle doit se poursuivre notamment en centre-ville où elle est un fort élément d’attractivité. "

" Nous sommes en présence d’acteurs culturels très responsables, beaucoup n’ont pas attendus le décret pour faire attention à ce sujet. "

 

Sylvie CHAUCHOY
Directrice du Zénith de Strasbourg

" Au Zénith, on peut avoir des cadences de 24h/24 sur une semaine avec des spectacles aussi variés, que Scorpions et Gad Elmaleh. Les configurations de salles peuvent être très différentes, jauge debout/assise, scène au fond/ au centre. Avec un tel timing, c’est impossible de faire une EINS entre chaque production. Chaque artiste vient avec son propre matériel et ses propres équipes. "

" Aujourd’hui je trouve que les techniciens font très attention. Ils se branchent à notre limiteur et le régisseur de la salle fait respecter les niveaux, il y a un panneau qui rappelle la législation. "


Hocine CHABIRA
Délégué au développement du projet culturel métropolitain Grand Nancy et Conseiller Municipal à Nancy délégué aux cultures émergentes, alternatives et à l’éducation populaire.

" On a récemment fait 10 jours de festival de musique électronique, des habitants venaient mesurer le niveau sonore avec leurs téléphones portables.  Avec plusieurs élus on a fait le tour du quartier et on a organisé une réunion publique, on a été agréablement surpris de voir qu’au-delà des mécontents présents, des personnes favorables à l’événement sont aussi venues. "

" A la ville notre service hygiène et santé publique a mesuré les niveaux sonores sur le site et hors du site, nous avons changé la scène de place pour orienter le son différemment pour protéger les habitants du bruit. Mais en en changeant la scène de place, le sens du vent a changé aussi… »

« La Métropole ne pourra pas prendre en charge financièrement les EINS des nombreux évènements qui s'y déroulent chaque année. Cela représenterait des centaines de milliers d’euros. »

 

Claude-Jean « Tito » ANTOINE
Président du Nancy Jazz Pulsations

" Ce serait intéressant de réfléchir à l’idée de mettre au rang de patrimoine culturel des événements qui ont des années d’existence. "

" Stromae lors de sa dernière tournée des Zénith utilisait beaucoup de basses fréquences. Cela était revendiqué, au niveau artistique. Il ne faut pas négliger que les artistes donnent des consignes en terme de son. "

Clermont-Ferrand le 6/10 - Étape Auvergne Rhône Alpes

François MISSONNIER
Directeur du festival Europavox

"L’enjeu du tour de France AGI-SON est de savoir si on sera encore capable demain de monter un festival comme Europavox à Clermont Ferrand ? "


Cyrille BONIN
Directeur - Le Transbordeur à Villeurbanne

" Lors des dernières Nuits Sonores (festival de musiques électroniques en milieu urbain), on a senti une crispation grandissante des riverains. Il faut que les politiques s’emparent de cette question. Si on veut faire revivre la culture, il faut faire des choix."

" Il y a de moins de moins de petits lieux, les normes sont très complexes. Ce décret va les obliger à repenser leurs choix musicaux ce qui n’est pas une bonne chose. "

 

Maxime NOLY
Directeur, programmateur du festival Woodstower

" A Woodstower (festival dans un parc péri-urbain) le sujet des nuisances sonores a été abordé dès 2017, l’année où le festival a grossi. En 2018, la Métropole de Lyon nous a accompagnés en finançant une EINS. Il en est ressorti des points à corriger et des difficultés notamment dues au vent du nord qui soufflait très fort cette année-là et qui impacte les niveaux d’émergence. "


" Les organisateurs ont aujourd’hui de nombreuses responsabilités sur leurs épaules : santé, sécurité…. Il y a une réelle disparité d’application des normes en fonction des territoires, comme l’illustre la circulaire Collomb. Il faut sécuriser les organisateurs de concerts. "

 

Ludivine DUCROT
Directrice - Le Fil à Saint Etienne

" Nos lieux sont stigmatisés et ça m’inquiète beaucoup. Je me demande s’il y a une véritable connaissance de notre secteur. "


"Il faut que toutes les équipes soient formées et comprennent les enjeux de cette nouvelle réglementation. Notre secteur est sensible à ces questions de prévention. On a envie d’évoluer, de progresser, pas d’être bloqués. "

" Je remarque que le taux d’acceptation du bruit est plus bas qu’avant la crise.Les périodes de confinement ont créé des zones de calme dans les territoires urbains."

 

Valérie THOMAS
Députée de la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme

" Je pars du principe que tant qu’on a pas résolu le problème il faut que le décret son soit mis en suspens sur tout le territoire français. "


" En tant que parlementaire, il me semble nécessaire d’ouvrir une mission flash qui serait un vrai accélérateur sur ce sujet. "


" L’évolution du spectacle en extérieur m’inquiète, le festival de centre-ville est en danger. Les plaintes des riverains s’intensifient. Attention aux dérives, la médiation est une solution mais ça ne fait pas tout."

 

" Ce décret, au mieux inapplicable, au pire très dangereux, met en péril tout un secteur d’activité, économique, culturel et l’attractivité des territoires. "

" Concernant la responsabilité des organisateurs, le maire d’une petite commune qui organise un festival drainant de la population et qui n’a pas de service juridique peut sortir le parapluie et décider de ne plus rien faire. On tient à ces événements ou on veut une France où il ne se passe plus rien sauf dans des lieux qui ont la capacité financière et juridique d’absorber cela ? "

 

Limoges le 27/09/2021 - Etape Nouvelle Aquitaine

Laurent BOURDIER
Vice-président en charge de l’action culturelle et de la vie associative de la Communauté de Communes ELAN (87)

" La Communauté de communes ELAN recense 24 salles des fêtes à aménager et 5 festivals... Le coût de mise en conformité n'est pas supportable par les collectivités. Les élus préfèreront plutôt se priver de l'activité. "


" L’action culturelle de nos territoires nous permet d’afficher une identité. "

  

Jacques REIX
Président et programmateur du Festival Urbaka - Limoges 

" Ce décret nous permet de nous poser la question du son, qui n’était pas une de nos préoccupations jusqu’à présent. Nous travaillons à rendre le festival plus éco-responsable et je mesure à présent l'importance d'intégrer le son à notre réflexion globale. Néanmoins le décret tel qu’il existe aujourd’hui me parait ingérable. Il faut trouver l’équilibre. "

 

" Notre festival est à la croisée des arts de la rue, de la danse, du cirque. Nous présentons depuis 32 ans des œuvres au public en investissant plusieurs sites en plein air dans la ville de Limoges. Notre rôle est de sortir dans la rue pour emmener la culture au plus grand nombre. C’est une question de droits culturels. "

 

Camille CABIRO
Directrice de production et Co-fondatrice de Bordeaux Open Air 

" Nos concerts se déroulent de juin à octobre dans les parcs de la Metropole bordelaise, ils sont gratuits et accueillent 75 000 spectateurs sur l’intégralité de la saison. Habituellement sur une saison on a 3 appels en préfecture mais aucune plainte. Nous respectons un niveau sonore peu élevé donc on est pas considérés comme de mauvais élevés. Ce serait dommage qu’une seule personne puisse empêcher la tenue d’une manifestation en s’appuyant sur ce texte. "

 

" Ce décret cible certaines esthétiques comme les musiques électroniques. Pour moi, ça dit qu’on ne veut plus de nos évènements en plein air intra-muros. On ressent une forme de censure."


"Si tous les évènements quittent les villes, de nombreuses personnes n’y auront plus accès,
notamment sans les transports en communs."

 

" Nous sensibilisons nos publics sur les risques auditifs et ça nous parait très important. Nous avons des protections auditives pour les adultes et les enfants, des zones de repos auditif, nous mettons à disposition de l’information, nous communiquons sur nos réseaux. "

 

Philippe PAULIAT-DEFAYE
Adjoint en charge de la Poli-tique culturelle et du Patri-moine historique et archéo-logique de la ville de Limoges Excusé

Réprésentant.e la région Nouvelle Aquitaine
Excusé.e

 

Morlaix le 25/09/2021 - Etape Bretagne

Jean-Luc FICHET
Sénateur du Finistère

Nous législateurs, devons mener une réflexion générale sur le bruit et son acceptabilité ou on va vers des conflits locaux majeurs. Tout risque de s’arrêter. L’intolérance au bruit est de plus en plus sensible et touche l’ensemble des activités. Il faut aussi anticiper les nouvelles populations qui imaginent qu’il ne se passe rien à la campagne et qu’ils n’auront aucun bruit. "

 

" Sur le plan du législateur il faut reprendre les choses : je suis totalement opposé au fait qu’un son est préférable à un autre (classique VS métal) par contre sur le plan de la santé , il faut regarder comment accompagner pour que l’on préserve cette diversité culturelle. Il faut aussi autoriser les pratiques amateurs, soutenir la création des choses qui sortent du cadre."

 

 " Il est nécessaire de saisir un maximum d’élus sur ce sujet ! Il faut écrire, demander des rendez-vous et cela doit passer par la voie réglementaire. C’est aux parlementaires d’agir. "

Jean-Paul VERMOT 
Maire de Morlaix

" Nous sommes élus par nos concitoyens pour animer nos territoires. Nous le faisons en investissant dans des lieux culturels comme le SEW, où nous sommes aujourd’hui. "

 

" On souhaite revitaliser des centres villes, des territoires et en même temps on nous impose un décret impossible à appliquer. "

 

" On ne laisse plus de place au compromis avec ce décret : on donne un pouvoir normatif à un individu ! C’est une forme d’incohérence du compromis social. En tant qu'élus, nous sommes confrontés à des interpellations qui sont quasi permanentes. Si on commence à céder individuellement à toutes les demandes, on ne fait plus rien. On doit accepter qu’il y a des intérêts pour les territoires. "

 

Il faut donner de la latitude aux territoires. Ce décret est trop rigide. On a besoin de plus de décentralisation. "

 

" Avec nos collègues maires, nous allons écrire sur cette contradiction entre la bonne volonté, que veut certainement cette loi, et les réalités de terrain. "

 

 

Eddy PIERRES
Directeur du Festival Panoramas - Morlaix

" Pour un événement comme Panoramas, ce décret est une épée de Damoclès. "

 

" Les musiques électroniques sont de nouveau stigmatisées après des années de travail pour acquérir une reconnaissance. "

 

On a un cumul de réglementations qui pèse beaucoup sur les professionnels : c’est devenu tellement complexe qu’il faut des années d’expériences pour être capable de gérer des événements : je ne sais pas si des jeunes aujourd’hui seraient capable de reprendre le flambeau : ça pose question pour l’avenir de nos métiers et de ces cultures. "

Yacine MOKHNACHI 
Représentant du collectif Culture Bar-Bars

" Le collectif Culture Bar Bars fédère 400 lieux. La plupart ne sont pas du tout aménagé pour le son. La vulnérabilité de ces lieux est énorme. Ils dépendent totalement des rapports avec les pouvoirs publics. " 

 

" Dans les villages et les quartiers, le café-concert est l’ultime lieux avant l’isolement total des populations. "

"On a malheureusement recensé des suicides de personnes qui, habituée au vivre ensemble des cafés-concert, se sont retrouvées très isolées avec le confinement. Ce sont des lieux essentiels dans la vie de certaines personnes qui n’ont que ça. "

 

" Si demain on bannit de nos petites scènes les esthétiques musicales comme le dub, l’electro... on va de nouveau marginaliser ces musiques et provoquer des événements clandestins. "

 

 

 

Isabelle CHARDONNIER Directrice des affaires culturelles DRAC Bretagne Excusée

 

 

Besançon le 23/09/21 - Etape Bourgogne Franche Comté

Aline CHASSAGNE
Élue culture - Ville de Besançon 

" Je trouve intéressant politiquement de questionner le son dans la ville, c'est assez rare."

" En tant qu’élue je suis sensible à ce que les habitants puissent avoir des moments de plaisir partagé en déployant des événements dans l’espace public, au plus près des habitants. L'émotion collective, passe par un certain volume."


" À Besançon, les plaintes des riverains ne sont pas liées aux événements culturels mais davantage au trafic routier ou entre voisins "

" On a tendance à parler de nuisances sonores mais ce n’est pas le bon terme : on est pas seulement sur une contrainte mais sur un environnement global : comment en matière d’urbanisme on peut anticiper des espaces de bruits. Il me semble plus pertinent de parler de paysage sonore urbain  en particulier il est question de musique."

 

Christine MARTIN
Élue culture - Ville de Dijon

" La ville c'est un espace de vie. Ce sont des terrasses de cafés avec des concerts, des spectacles en plein air dans les parcs, les différents lieux culturels qui sortent des murs. "

C’est à nous politiques, à nous acteurs culturels, d’agir au plus haut niveau pour faire valoir ce qu’est l'expression musicale ! À nous de dire que, en l’état, le décret "Son" n’est pas applicable. "

" J'ai reçu dernièrement un courrier de riverain qui m'interpellait sur l'activité de concerts d'une péniche en faisant référence au décret "Son"."

" L'état est producteur de normes, vigipirate, crise sanitaire etc., puis maintenant sur l'environnement sonore. Il doit prendre ses responsabilités et nous permettre de faire ce qui est demandé. "

" Les collectivités ont envie d’être aux côtés des acteurs du territoire mais en matière d’investissement cela va être important si on veut mettre toute cette réglementation en œuvre. Je préfèrerais que l'argent public aille sur l'artistique plutôt que sur des mises aux normes de lieux. "

 

Méghane SCHEVENEMENT
Gérante des Passager du Zinc, café concert à Besançon

Notre spécialité, c’est les musiques extrêmes. Je me demande comment faire moins fort avec du Grindcore ? Si on veut être dans les clous, on ne pourra plus en programmer. "

 " Pourtant notre établissement n’a néanmoins jamais eu aucun problème, aucune plainte liée à l'activité de concerts. " 

 

Mathilde DAROSEY
directrice de la SMAC Echosystem - Scey-sur-Saône

" Echosystem programme chaque année Les Estivales, une série de concerts en itinérance, dans des coins reculés du territoire. Nous décidons souvent du lieu du concert au dernier moment, le jour J, en fonction de la météo. Une vigntaine de lieux différents sont ainsi investis pendant un mois et demi. Une EINS en amont de chaque date me paraît donc impossible . "

Il y a une forte attente des communes et des habitants pour accueillir Les Estivales."

Les élus ne sont pas au courant de ce décret et de toutes ces retombeés. "

Jean-Paul ROLAND
directeur des Eurockéennes de Belfort 

" Malgré l'inquitéude liée au décret, je suis content que l'on reparle de son, que les consoles se rallument ! "


" Aux Eurockéennes nous sommes très concernés par le problème d'émergence puisque nos riverains sont très proches.
 L'EINS est très complexe sur un site comme le notre. Comment mesurer trois mois à l'avance des niveaux sonores ? Il y de nombreuses inconnues : la météo, le nombre de spectateurs... Nos interlocuteurs à l'ARS voient bien que tout cela est complexe."
 

Je crains que ce décret provoque une judiciarisation de nos métiers. "

Montpellier le 17/09/21 - Etape Occitanie

Isabelle PETIT
Directrice de Victoire 2 - Montpellier

"Quand le décret est sorti on s'est dit "il est urgent de ne rien faire" car on manquait d'une méthodologie et du matériel de référence. La crise sanitaire nous a permis d’avoir un délai, mais ça reste une épée de Damoclès et on manque toujours de précisions pour l'appliquer.  "

 

"Ce décret ne prend pas en compte la réalité de notre secteur, des artistes que l'on souhaite défendre et du goût de nos publics. On enlève une grande partie de notre programmation si on doit l'appliquer, notamment les Sound systems "

"Pour des lieux comme le nôtre, il y a l’injonction d’être lieux de vie, vecteur de lien social mais au fur et à mesure il y a une législation qui fait qu’on a plus les moyens de faire ce qui devrait être fait de façon naturelle. Ce décret s'ajoute à une pile de contraintes (notamment sanitaires) qui devient très haute."

 

Claire PUJOL
Directrice de Music’Al Sol - développement des Musiques Actuelles en milieu rural audois

"Quand on a compris les dégâts que pouvait avoir ce décret sur notre activité ça a été cauchemardesque. Nous sommes des acteurs du développement culturel. Il faut faire bouger les choses pour préserver la diversité culturelle."

"D'un point de vue artistique, Si ce décret reste tel quel, cela va forcément impacter nos grilles de programmation"

"Ce décret va cliver les territoires. Les zones rurales et urbaines ne disposent ni des mêmes moyens, ni des mêmes compétences."

  

Nathalie MARTY
1ère adjointe au maire à Séverac d'Aveyron et gérante de la SCOP de Sirventés

 

"Dans la commune où je suis élue, nous possédons 5 salles polyvalentes et aucune n’est équipée en sonorisation. Si on a besoin de réaliser une EINS à chaque installation ce sera intenable, beaucoup trop coûteux."

 

"Je suis également gérante d'une coopérative d'artistes dont une partie jouent des musiques traditionnelles et il faut savoir que c'est une esthétique également concernée par la limitation des basses fréquences. De nombreux instruments sont visés. Le décret touche à la liberté de création artistique. Plus globalement, ce sont les droits culturels qui sont mis à mal."

  

Agnes ROBIN
Adjointe au maire à la culture/culture scientifique de la ville de Montpellier

" La manière dont ce texte a été rédigé est très radicale, sans nuances, il faudrait qu’il s’applique en fonction du lieu de l’événement "

" Ce décret ne permet plus de donner la possibilité au maire de déroger. Auparavant il avait un pouvoir de police. Aujourd’hui , il relève de l'autorité préfectorale, on a perdu en prérogative et en adaptabilité sur le territoire communal, je pense qu’on pourrait discuter sur ce point."


Patrick VIGNAL
Député de l'Hérault, membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation

"Au niveau de l’Assemblée je veux bien poser une question écrite et interpeller les 3 ministres, je suis prêt à vous accompagner".  

"Il faut donner plus de latitude aux municipalités. C’est un sujet à discuter en commission des affaires culturelles pour que ce texte soit adaptable."

"En ce moment le monde de la culture est chahuté, on a besoin de reconstruire une société plus humaine, besoin de remettre la culture au centre, c’est ça le vivre ensemble."

Marseille le 15/09/21 – Etape Région Sud

Lucien STANZIONE
Sénateur du Vaucluse, membre de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication


"Les exploitants de salles sont confrontés a une triple problématique : faire plaisir au public (qui parfois aime écouter fort), respecter l’aspect sanitaire, et la question du voisinage."


"Ce décret "Son" apporte des problémes et peu de solutions. Un décret n'est pas la loi en tant que telle. Le débat est à porter au niveau du Parlement. "


Jean-Marc COPPOLA
Adjoint au Maire de la ville de Marseille en charge de la culture pour toutes et tous

"A ce jour, il manque une information sur ce sujet auprès des élus. Si ce décret devait s’appliquer en l’état, 80% de notre programmation, l’Été marseillais, serait annulée. Il faut trouver les conditions du vivre ensemble. Le bon équilibre entre tranquillité et vie culturelle."

Stéphane SOLER
Directeur de la Gare de Coustellet - Maubec 

"Notre salle a fait l'objet d'une plainte et d'une mise en demeure suite à une plainte de riverain il y a quelques années. Des travaux importants ont été réalisés pour mieux isoler le batiment. Ils étaient coûteux pour une structure comme la nôtre et heureusement, jusqu'à présent , c'est la collectivité qui les a pris en charge."


"Les élus ont envie de mettre des opérations en place mais craignent les plaintes. Si plus personne n’ose faire quoi que ce soit, les territoires vont-ils devenir des hotels ?"


"A la Gare, on aimerait créer un festival de musique extrême mais face à ce décret, on se pose la question de sa faisabilité." 


"Ma crainte c’est la déshumanisation de la musique live avec plus de streaming, des fêtes avec des casques sur les oreilles ...."


Stéphane DELHAYE
Co-directeur du 6MIC - Aix en Provence 

"Notre lieu est récent et dispose d'un bel équipement de gestion sonore ce qui nous permet d'avoir une bonne maîtrise du son mais ce n'est pas le cas de nombreux petits lieux indépendants."


"On peut craindre pour certaines esthétiques musicales. On organise prochainement une dub station et sur ce type d'évènement, les artistes viennent avec leur propre système de sonorisation ce qui va compliquer les choses."

  
Jacob KHELIL
Programmateur de la MJC Picaud - Cannes

"L'émergence du son de plateau sur l'audience est un problème dans une petite salle comme la notre. Il y a un travail de formation de longue haleine à mener dans l'accompagnement des groupes."

 Roubaix le 7/09/21 – Etape Hauts de France

Maria Carmela MINI
Co-présidente de France Festivals et directrice du festival Latitudes Contemporaines dans la Métropole lilloise. 

 " C’est une question urgente qui pose des questions de liberté de création artistique. L’univers sonore est un personnage à part entière du spectacle vivant. Il provoque l’émotion chez le public. On risque de formater la création "

 

" Il y a beaucoup d’inquiétudes chez les adhérents de France Festivals. Ce qui est demandé pour le plein air est quasiment ingérable. On se demande aussi comment vont faire les festivals multi-sites comme Avignon ou Latitudes Contemporaines qui investit des dizaines de lieux différents. Gérer les niveaux sonores des lieux accueillants est compliqué : les délais d’accueil sont courts (1 à 2 jours avant l’événement) et ne permettent pas d’appliquer correctement le texte ".

 
Sabine DUTHOIT
Porte parole de Point Art M et du Name festival – Roubaix/Lille

 « Au Name festival, la qualité sonore est au cœur du projet. La musique électronique se vit avec une impression physique. Elle a été créée pour ça. »


« Le décret "Son" s’inscrit dans une série de normes parfois compliquées à tenir. Si on a pas une équipe costaud et un matériel technique suffisant, on peut vivre une forme de censure »


« Le travail de prévention des risques auditifs est fait depuis des années auprès du public. Il faut retrouver un socle de bon sens ou on va finir avec des événements formatés. Toutes les contraintes qui s’appliquent aux lieux vont à contre-courant de ce que vient y chercher le public, la liberté. »


Nicolas LEFEVRE
Directeur de la Cave aux Poètes à Roubaix

" Dans notre petit lieu d’une jauge de moins de 300, se mettre aux normes techniquement est très compliqué. On est inquiet car on programme beaucoup de rap, une esthétique chargée en basses fréquences et parceque l’émergence du son de scène  sur l'audience a un grand impact. On ne sait pas comment appliquer ce décret sans modifications "

" Ne pas avoir d’arrêté est symptomatique de la non applicabilité de ce texte "


" La mule est bien chargée actuellement en terme de textes réglementaires à appliquer; on espère qu’on aura pas de contrôle sur ce sujet. C’est trop flou et on a pas le temps de se pencher dessus "


Arnaud TAISNE
Élu à la vie nocturne de la Ville de Lille

 
" Il y a un grand niveau d’exigence des collectivités et des riverains pour les organisateurs de manifestations, mais un festival, c’est une fois par an et ça crée une grande attractivité du territoire. "

« Il faut se poser à l’équilibre entre les attentes des riverains qui veulent de manière légitime dormir et les lieux qui veulent travailler »


« Il y a une cohabitation à organiser car on ne veut pas non plus d’un centre ville musée et vide. On a besoin de culture et de tout faire pour maintenir les temps d’expression culturelle »


« Du côté de la puissance publique, on travaille à réfléchir de quelle manière ce décret pourrait être mis en œuvre mais on a pas de ligne directrice et on navigue tous dans un flou artistique »



Sebastien LEJEUNE
Programmateur du Name Festival – Roubaix/Lille

" On la chance d'avoir les moyens d'utiliser les nouveaux système son Line Array qui permettent d’avoir une meilleure pression et de jouer moins fort. A l’intérieur de la salle c’est encore gérable mais on a un vrai problème avec l’Etude d’Impact des Nuisances SonoresIl y a tellement de façons de mesurer un son qu’il faudrait se mettre d’accord, là c’est trop flou "

 

" Dans les petits lieux il n’y a pas forcément un personnel très qualifié et sans finances importantes, il y a des limiteurs qui « écrasent » le son et produisent des dégâts pour l’oeuvre de l’artiste "

 

" Il risque d’y avoir des dégradations des shows par rapport aux niveaux sonores alors même que le public vient pour ce show bien précis "

 

" Il faut travailler sur la formation des professionnels au-delà de la technique : il faut adapter ces formations, qu’elles soient plus poussées et certainement en inventer d’autres "

 
Johann SCHULZ
Directeur de Haute Fidélité – Pôle régional des musiques actuelles Hauts-de-France

 

" Les acteurs des musiques actuelles font de la prévention des risques auditifs depuis des années. Je ne comprends pas cet acharnement à ne pas comprendre comment on fonctionne. On peut mettre en danger une filière comme ça. Pourquoi les ministères impliqués n’arrivent pas à s’entendre. On doit mobiliser nos élus et faire remonter ce sujet qui est une question de société, de vivre ensemble. "

 

Pascal BOIS - Député de l’Oise excusé 

 

Bourges le 21/06/21– Etape Centre-Val de Loire

Agnès SINSOULIER BIGOT
Vice-présidente de la Région Centre-Val de Loire, déléguée à la culture et à la créativité numérique 

Ce décret interroge la vie en société. "

 

" En tant qu’élu local, il faut bien se rendre compte que ça va concerner les kermesses, les foires, les fêtes de la musique donc des milliers d’élus qui rencontrent déjà des difficultés d’accès à l’information et la formation. " 

 

" Il reste un énorme travail d’interpellation à faire auprès des élus culture mais aussi des comités des fêtes. "

  

Frédéric ROBBE
Directeur de l'Astrolabe (SMAC) et des festivals Hop Pop Hop et Hey Gamins ! à Orléans

 

Les lieux sont mobilisés sur la question de la gestion sonore et des risques auditifs depuis des années. On est loin du temps où on recevait un groupe étranger qui exigeait 120dB. Il faut de la prévention mais on ne peut décréter qu’on ampute des esthétiques musicales. "

 

" Le festival Hop Pop Hop est implanté au cœur d’un centre-ville, dans plusieurs lieux aux configurations phoniques très disparates. En l'état actuel, le décret "Son" pourrait nous contraindre à renoncer à certains lieux et donc faire disparaître le festival sous sa forme actuelle "

 

" Les élus ont tout intérêt à solliciter les députés de leur territoire. "

 
Pauline RUBY
Coordinatrice du festival Terres du Son à Monts


Les coûts engendrés par le décret "Son" nous préoccupent. Le festival Terres du son organise en marge des concerts tout un pan de programmation gratuit notamment des rencontres avec des structures médico-sociales. C’est et ce qui sera abandonné en premier pour contrebalancer le budget qui devra être alloué à l’Etude d’Impact des Nuisances Sonores. "


Pierre-Henri JEANNIN
Adjoint au maire de Bourges, délégué à la vie associative, jeunesse et politique de la ville

 

" N'oublions pas que beaucoup de concerts et de manifestations culturelles sont organisées par des bénévoles qui risquent d’être stoppés dans leurs initiatives, en raison de la complexité du décret " Son ". "

Le niveau demandé en dBC pose un problème aux musiques qui se ressentent. Les groupes de dub et reggae peuvent arrêter la musique qu’ils font… "