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Romain LALEIX du CNM sur l'enquête « l'expérience spectateur »

Romain LALEIX du CNM sur l'enquête « l'expérience spectateur »

5 juillet 2022

[ INTERVIEW ]

Romain LALEIX, Directeur général délégué du Centre national de la musique répond à nos questions suite à la parution de l'étude qualitative sur l’expérience-spectateur dans les concerts et les spectacles de variétés.

 

Pourquoi le CNM a décidé de réaliser cette enquête qualitative sur l’expérience spectateur dans les concerts et les spectacles musicaux ?

Le projet de lancer une étude sur l’expérience spectateur des spectacles musicaux a été annoncé dès la création de l’établissement aux premières semaines de son existence. Identifié comme majeur avant même la crise sanitaire que nous avons traversée, ce sujet est encore plus prioritaire après plus de deux ans de crise particulièrement virulente traversée par le spectacle vivant musical. L’analyse, le renouvellement et l’enrichissement du lien entre le monde du spectacle vivant et le public, dans un environnement concurrentiel et un temps d’attention disponible toujours plus limité est un enjeu primordial : le reprise en cours depuis quelques semaines doit être consolidée tant du point de vue de l’activité de création, de la transition écologique et numérique du spectacle vivant, que de l’expérience spectateur.


Quels enseignements nous apportent cette étude sur les attentes des spectateurs sur l'expérience sonore en concert ?

L’étude propose une approche holistique : l’expérience spectateur est un tout qu’il est nécessaire de prendre en compte dans son intégralité, de l’amont – l’information, l’achat du billet, en digital ou en physique, le déplacement, l’hébergement – jusqu’à l’aval – l’immédiat après-spectacle, le suivi de la relation à moyen et long terme… –, sans oublier le déroulement du spectacle lui-même. La qualité du son en fait bien évidemment partie et c’est un des « irritants » qui a pu être remonté par les spectateurs interrogés. Des volumes sonores jugés excessifs sur certains concerts, notamment dans le champ des musiques actuelles. Une course aux décibels qui peut être vécue comme allant de pair avec une moins bonne qualité sonore et une augmentation du bruit même si des mesures ont effectivement été prises pour réduire le volume et, depuis 2017 notamment, équiper les salles d’afficheurs de décibels. 


Cette question de la gestion sonore, le secteur s'en est emparée en créant AGI-SON il y a 20 ans,  quels seraient selon vous les nouveaux leviers à activer pour progresser dans la qualité sonore et la prévention des risques auditifs ?

L’action d’AGI-SON est primordiale et elle doit encore s’amplifier. Au-delà des questions de volume sonore, la qualité sonore doit aussi être améliorée. Cela passe par l’intensification de l’information mais aussi des mesures de prévention, par l’équipement des lieux de diffusion des spectacles musicaux, par des investissements et des innovations techniques dont la filière musicale doit s’emparer.


Comment le CNM compte accompagner les professionnels du secteur sur ces enjeux ?

L’accompagnement du CNM sur ces enjeux passe à la fois par le déploiement des dispositifs de soutien financier et non financier. Sur le volet non financier, le CNM doit amplifier sa mission d’information, de sensibilisation et de formation : son action aux côtés d’AGI-SON y contribue. Sur le volet financier plusieurs programmes doivent permettre de soutenir les professionnels : le programme pluriannuel d’investissement pour les lieux, doté de 30 M€, sera déployé dès la phase d’élaboration du programme qui débute cet été sera terminée. D’autres leviers existent : les programmes de soutien à l’équipement des lieux, les programmes d’aides à l’innovation notamment qui doit permettre de progresser y compris sur l’amélioration de l’expérience spectateur y compris en matière d’expérience sonore.